La Bretagne, un territoire maritime d’exception
La Bretagne, terre de France, située aux confins du continent européen forme une presqu’ile entourée par la mer. C’est un lieu exceptionnel où les eaux froides et les eaux chaudes se rencontrent, là où les forts courants de marée brassent efficacement les eaux. Cette convergence favorise sur le très vieux socle armoricain, le développement d’une biodiversité extraordinaire en milieu préservé, Natura 2000, loin de toute contamination résultant des activités humaines.
Les algues, une très très longue histoire
Les algues sont un ensemble de végétaux chlorophylliens doués d’autotrophie par photosynthèse. Elles forment dans les océans le premier maillon de la chaîne alimentaire, le seul réalisant la synthèse des substances organiques à partir d’éléments minéraux. Les algues représentent une très grande diversité, les plus petites constituées d’une seule cellule, uniquement visible au microscope aux algues plus connues comme les phéophycées (algues brunes) ou rhodophycées (algues rouges) ou chlorophycées (algues vertes).
Les macroalgues
Les algues marines, largement consommées en Extrême-Orient, ont également fait l’objet en Bretagne, de tout temps, de diverses utilisations.
Les fucales et laminariales sont toujours utilisées pour l’alimentation du bétail ou comme fertilisant. Les Laminaires ( Laminaria digitata ) appelés varech étaient utilisées encore au début du XXe siècle pour l’extraction, à partir de leurs cendres, de sels de potasse et d’iode. Aujourd’hui, les industriels extraient de l’acide alginique constituant des parois cellulaires des algues brunes et proposent également des alginates de sodium ou de calcium. Les alginates issus des algues brunes entrent dans la composition des produits alimentaires mais aussi dans les produits de la dentisterie (empreintes dentaires, dentifrices…).
Les algues, source d’équilibre
Oligo-éléments et minéraux
Les algues se démarquent des autres végétaux par la diversité et la qualité des oligo-éléments et des minéraux qu’elles contiennent : calcium pour aider à la minéralisation osseuse, iode pour lutter contre le surpoids, magnésium pour apaiser le stress…
Elles sont aussi sources d’acides aminés et de polysaccharides offrant des perspectives immenses aux acteurs de la recherche en nutrition.
La mer est une source inépuisable d’actifs pour la cosmétique. Grace aux partenariats entre l’industrie et la recherche, les connaissances progressent et les formules « marines » sont de plus en plus performantes pour protéger, hydrater, apaiser, amincir, régénérer…
Les algues sont également largement utilisées en pharmacie… Elles sont utilisées en pharmacie pour leurs activités anticoagulante, antibactérienne, antitumorale, antivirale, hypocholestérolémiante notamment. L’activité anti-coagulante est celle dont les recherches sont aujourd’hui les plus avancées et principalement en France.
Les algues rouges bretonnes
Sur les côtes bretonnes, on récoltait autrefois abondamment les algues rouges « les carraghénanes » et notamment l’extraordinaire Chondrus crispus que nos grands-mères bretonnes utilisaient pour la confection d’un dessert laitier gélifié, appelé blanc-manger ou pioca. Aujourd’hui, les algues rouges bretonnes offrent aux industries de l’agroalimentaire (la laiterie et les desserts, les viandes, les soupes, les boissons…), de la cosmétique, de la pharmacie diverses formes de propriétés rhéologiques (viscosité), de la stabilisation, à l’épaississement, ou à la gélification.
Ces polysaccharides, alginates et carraghénanes, sont reconnus par les diverses réglementations européennes et internationales.
Les algues sont aussi comestibles et elles rencontrent en Bretagne, un terrain propice à leur culture particulièrement dans des zones de production Natura 2 000. Elles peuvent être produites en co-culture ostréicole ou mytilicole qui exige une très grande pureté de l’eau. Des algues alimentaires de très haute qualité sont ainsi produites en Bretagne. Elles sont sources de vitamines, d’oligoéléments, de minéraux et participent à une alimentation équilibrée et qualitative. Comparée aux productions agricoles classiques, leur culture n’empiète pas sur les surfaces attribuées traditionnellement à l’alimentation.
Une nouvelle ressource, le plancton et les microalgues
Le plancton est formé du phytoplancton ou plancton végétal avec notamment les microalgues et du zooplancton ou sa fraction animale. Le plancton est souvent microscopique et se développe dans les milieux aquatiques. Il recouvre des organismes variés, des vers marins aux bactéries, en comptant une multitude de petits crustacés et d’algues microscopiques. Il illustre l’incroyable diversité du vivant par ses couleurs, ses formes, ses adaptations originales et par les fonctions qu’il assure au sein des écosystèmes. Nous les étudions en recherche et développement non seulement pour les préserver mais aussi pour valoriser ses ressources et fonctionnalités naturelles au bénéfice de l’alimentation, du bien-être et de la santé des hommes.
Le plancton est un facteur essentiel au cycle des éléments et du climat de notre planète. Grâce à la photosynthèse, le phytoplancton capte de grandes quantités de dioxyde de carbone et participe à la production d’oxygène. La culture des microalgues peut être combinée notamment à des processus de captage du dioxyde de carbone et de recyclage de déchets azotés. Il est source de protéines, d’acides gras polyinsaturés (Oméga 3…), de vitamines et d’oligo-éléments. Il représente un complément particulièrement intéressant pour l’agroindustrie pour développer des propositions en nutrition-santé, cosmétique, mais aussi en pharmacie.
Recherche et développement
Grâce aux algues, l’origine végétale des principes actifs constitue un avantage réel à une époque où les scandales, font que les ingrédients d’origine animale terrestre ne sont plus réellement d’actualité.
Une grande partie de la diversité planctonique de la Bretagne reste encore inexplorée. Nos partenariats, avec les universités et les nombreuses stations marines présentes en Bretagne, nous permettent de développer une recherche collaborative de très haut niveau. Notre diversité planctonique encore à l’étude constitue une réserve de biomolécules qui pourraient présenter des applications médicales et industrielles prometteuses.